mercredi 5 juin 2013

Les Dames du Chemin par Anne Lurois-Delassise


Paul Landowski, La France - Oulchy-le-Château, Aisne
©photographie Anne Lurois-Delassise Tous droits réservés.



1914, la Grande Guerre. Voilà un chemin souvent parcouru par la littérature, le cinéma et bien entendu par le témoignage de générations en générations au sein des familles, Qui n'a pas un jour croisé le portrait d'un Poilu dans les photos de famille ? Qui n'a pas lu ou vu un document décrivant l'horreur ? 
Malgré cela, chaque auteur s'approprie le sujet et Maryline Martin le fait avec autant de talent que de sensibilité. Derrière la simplicité des mots et l'horreur des faits, se cachent de sérieuses recherches et une volonté farouche de rendre hommage à son grand oncle.

"Ce chemin des Dames fut son dernier calvaire.
Ce chemin des armes, ce chemin des âmes, c'est maintenant un peu le mien. J'ai reçu  en héritage son portrait en noir et blanc. […] J'aime son sourire énigmatique et son regard franc. J'ai voulu reconstituer le puzzle de notre histoire familiale, pour mieux honorer sa mémoire."

Maryline nous convie donc à la suivre sur ce chemin et elle le fait de façon originale à travers des regards de femmes. La première femme que suivent ces valeureux "la fleur au fusil", c'est la France qui, par la volonté des hommes, les conduit vers un sentier de douleurs.
Tout au long de ce chemin se trouvent les mères, épouses, filles, soeurs ou amantes ; anges blancs ou catins, ouvrières des usines d'armement ou espionnes, héroïnes ou victimes, à leur façon elles se battent et montrent la voie.

Délicatement, avec ce qu'il faut de violence et de poésie, l'auteur, à travers onze nouvelles, nous montre leur courage et leur combat, leurs sacrifices ou leur incompréhension parfois.
Sans jamais baisser les bras, dans une affaire d'hommes, les femmes prennent leur place et jouent leur rôle avec conviction.

"Les mots ont déserté, et une araignée tisse sa toile au plafond sur lequel, tenaces, sont accrochées mes désillusions. "
Dans le silence de la lecture, ces mots là résonnent longtemps même la dernière page, de ce très beau recueil, tournée.

Maryline, je n'ai qu'un mot à dire : félicitations pour avoir parcouru avec tant de volonté ce chemin qui te tenait à coeur pour nous permettre par ta voix de marcher dans les pas de ces hommes et de ces femmes dont le chemin a été si douloureux.

Vous pouvez retrouver l'article original ICI

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